18 OCTOBRE 1992

« MAXIM ! Allez viens, on va être en retard …»
Le visage de la petite fille apparu dans l’encadrement de la porte de sa chambre. Elle avait revêtue une petite robe violette que sa mère lui avait sortie, elle avait même mis ses souliers elle-même. Elle avait pris le temps de se préparer par elle-même, elle avait aussi coiffé ses cheveux, mais lorsque sa mère la vie, elle sourit.
« Ce que t’es mignonne Maxim, mais on va devoir refaire cette coiffure. »
«Mais moi, je la trouve parfaite !»
« Je sais ma belle, mais il va quand même falloir la refaire, tu as oublié une partie de tes cheveux à l’arrière. »
La petite demoiselle fit la moue, mais laissa faire sa mère lorsque celle-ci décida de recommencer ces tresses. De plus, elle les brossa afin de leur rendre leur brillance et de leur enlever la plupart des nœuds que Maxim n’avait pas défait elle-même. Car malgré sa grande intelligence qui lui valait un rendez-vous avec la directrice de l’école élémentaire de la ville, elle n’avait quand même que quatre ans.
Cresent City étant très petite, ça ne pris que quelques minutes à Halie, la mère de Maxim, pour les conduire à l’école. Maxim y allait pour passer un test de QI afin de savoir si elle allait commencer directement la première année ou si elle allait faire comme tous les autres enfants. Lorsqu’elle entra dans l’école, elle resserra sa main autour de celle de sa mère et regarda tout effrayer les gens qui l’entouraient. Ils étaient tous très grands, comme son frère et sa sœur. Elle vit même celui-ci de loin et lorsqu’elle voulut aller le voir, sa mère l’en empêcha puisqu’elles étaient déjà en retard pour rencontrer la directrice. Après avoir monté les escaliers, elles entrèrent dans le bureau de la directrice.
« Alors, ce doit être notre petit génie » la directrice affichait un gigantesque sourire pendant qu’elle saluait Halie et Maxim, et qu’elle les invitait à s’asseoir. « À ce que j’ai compris, vous vouliez faire sauter une classe à Maxim lors de la rentrée en septembre prochain. »
« C’est exactement ce que nous avions pensé, mais nous ne sommes pas tellement certain de ce choix. Nous ne désirons pas faire d’elle le phénomène de l’école à son entrée. »
« Nous vous en faites pas pour ça. Nous veillerons à ce que tout ce passe bien lorsqu’elle sera à sa première année, mais pour le moment voyons voir ce qui se cache dans la tête de votre fille.»
Elle invita Maxim et sa mère à la suivre dans une petite pièce qui servait de classe de retenu mais qui allait vite être transformée en pièce d’examen. Maxim s’installa donc à un bureau qui était tout juste à sa hauteur et elle attendit patiemment que la directrice lui donne une pile de papier et lui demanda de remplir du mieux qu’elle pouvait les questions qui allaient lui être posé. Puis, sachant qu’elle ne savait lire que très peu, Halie se proposa pour lui lire toutes les questions à haute voix. Elle lui lus les 45 questions et Maxim y répondit en moins de 45 minutes alors que la plupart des gens n’auraient pas eu le temps de terminer. Lorsqu’il fut questions de la seconde partie, Maxim répondit aux 45 questions encore une fois en moins de 45 minutes, puis elle termina la troisième partie en 45 minutes alors que celle-ci comportait 60 questions.
« Bon, et bien … nous allons vous avertir lorsque les résultats seront arrivés. »
La directrice ne savait pas du tout quoi penser. Elle avait souvent vue des jeunes enfants douée mais jamais au même niveau que la petite demoiselle. Elle se doutait déjà du résultat de ce test et elle se doutait bien que la petite fille allait vite sauter des étapes et qu’elle ne resterait pas très longtemps dans cette école élémentaire.

1 SEPTEMBRE 1997

« Oui, mais maman… pourquoi est-ce que je pourrais juste pas aller à la même école que Léa ? »
« Parce que l’école de ta sœur n’est pas en mesure d’accueillir un petit génie comme toi. »
« Oui, mais … »
« Il n’y a plus de mais qui tiennent, est-ce que c’est clair ? » la coupa sa mère dans un élan d’impatience. Voilà maintenant une bonne demi-heure qu’elle argumentait avec sa fille pour qu’elle parte pour sa nouvelle école.
« Oui, maman … Mais … Heum, je voulais dire … Et si, les élèves riaient de moi parce que je suis plus jeune qu’eux ? »
« Dans ce cas-là, tu n’auras qu’à leur montrer que tu mérites autant ta place qu’eux dans cette école. Puis, s’ils ne veulent pas arrêter, tu n’auras qu’à aller voir un professeur. »
Maxim regarda sa mère d’un œil peu certain, mais lui fit quand même un sourire pour lui montrer qu’elle allait être forte et qu’elle allait passer à travers cette première journée. Elle lui donna un calin puis la salua avant de partir prendre l’autobus qui la mènerait vers une école privée qui se trouvait dans une autre ville tout près de Crescent City. Le trajet d’autobus se passa à merveille, si l’on oublie les regards étranges que les autres enfants jetèrent à Maxim et tous les chuchotements qui se créaient à sa vue. Ces chuchotements ne se firent que se décupler lorsqu’elle se balada dans les couloirs de l’école. Maxim n’était pas dupe, elle savait très bien qu’elle n’avait rien à faire ici et qu’elle était deux ans plus jeunes que tous les autres élèves, mais ça ne changerait rien au fait qu’elle avait déjà terminé l’école élémentaire.
La petite demoiselle aux longs cheveux blonds était en train de chercher son casier lorsqu’un élève de 8eime vint se mettre en travers de son chemin. Il était clairement plus grand qu’elle et il la dominait par sa grandeur. Un éclair de frayeur passa dans les yeux de la petite fille, mais elle se ressaisit vite et lui demanda ce qu’il voulait.
« Ici c’est mon couloir, si tu veux passer, il va falloir que tu pais. »
Il avait les bras croisés sur sa poitrine et son visage affichait l’un des plus grands sérieux. Quant à celui de Bee, on pouvait y lire qu’elle n’avait aucunement l’intention de lui donner de l’argent ou quoi que ce soit d’autre. Malgré son jeune âge et sa petite taille, elle n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, elle avait appris avec un grand frère et une grande sœur. Ne voulant pas s’attirer de problème dès le premier jour, elle décida de jouer un peu avec le garçon.
« Je vais payer le passage à une seule condition, si mon casier s’y trouve. Si non, je ne le payerai pas puisqu’il n’y s’y trouvera pas. » Elle essaya de cacher le petit sourire en coin qui essayait de naitre tout comme elle essaya de ne pas paraitre arrogante à l’intonation de sa voix. Elle continua de tenir ses cahiers dans ses bras, serrés contre sa poitrine pendant qu’elle attendait une réponse du jeune homme.
« Marché conclu ! S’quoi ton numéro de casier ? » Celui-ci était certain d’avoir bernée la jeune fille, puisqu’il savait très bien que la majorité des 6eime années étaient placés dans ce couloir.
« C’est le M – 215. » Elle le regarda réfléchir un petit moment, alors qu’elle savait très bien que ce bâtiment était le N et non le M. Pourquoi est-ce qu’elle se trouvait là ? Simplement parce qu’elle avait besoin de passer par ici pour aller à sa casse. Pendant qu’elle le regardait, elle voyait son sourire narquois s’effacer petit à petit. « Alors ? »
« T’as de la chance fillette, t’es dans le N ici… »
Maxim le contourna et continua d’avancer dans la direction du bloc M. Elle essaya de cacher son sourire puisqu’elle se doutait bien qu’il pourrait lui attirer des ennuis, mais elle ne put l’empêcher de naître au coin de ses lèvres. Elle n’avait pas fait trois pas dans le couloir que le jeune homme lui attrapa le bras en lui demandant ce qu’elle était en train de faire puisqu’elle ne l’avait pas payé.
« Je t’ai dit que j’allais te payer si mon cassier se trouvait ici, mais c’est pas le cas. Alors, je paye pas. »
Elle se dégagea de l’emprise du garçon avant de repartir dans la direction de son bloc. Elle le laissa donc son couloir avec un visage empreint d’étonnement et une bande d’amis qui riait de lui.
À part ce moment-là, sa journée se passa plutôt bien, malgré le fait qu’elle était seule. Elle ne connaissait personne ici, alors que tout le monde donnait l’impression de se connaitre depuis des années. Qui plus est, elle était plus jeune que tout le monde, alors ça n’encourageait pas tellement à faire des connaissances. Lorsque le professeur de mathématique avait donné un exercice à faire en équipe, celui-ci avait été obligé de faire les équipes pour ne pas qu’elle se retrouve seule. C’est à cet instant que Maxim comprit qu’elle allait toujours être la rejet de la classe et qu’elle devrait vite s’habituer à être seule.

26 JUIN 2003

Le soleil commençait déjà sa descente dans le ciel lorsque Maxim décida de se lever. Elle devait dormir depuis plus de 12 heures, mais son visage affichait toujours un état de fatigue immense. Son cadran affichait quatre heures, mais la jeune demoiselle ne s'en préoccupait pas du tout puisque son patron avait été gentil et lui avait donné sa journée de congé. De toute manière, si elle devait aller travailler, elle n'en serait aucunement capable. Elle avait tellement fait le party après la remise des diplômes qu'elle avait toute une gueule de bois. Sa tête bourdonnait et donnait l'impression qu'elle allait exploser, mais Bee ne pensait qu'à une seule chose faire taire son petit frère et sa petite soeur qui s'amusait à courir comme des fous dans la maison.

Elle sorti d’un pas décidé de sa chambre jusqu’à ce que sa sœur s’arrête devant elle et lui lance l’un de ses regards tellement mignons qu’on ne pouvait pas lui en vouloir. Par contre, elle ne pouvait pas en dire autant de son petit frère qui agissait comme un vrai petit démon. Maxim n’était pas du genre à perdre patience vite, mais sa gueule de bois ne l’aidait pas tellement à rester patiente. Elle attrapa donc son frère par le bras alors qu’il passa à côté d’elle et l’obligea à se stopper net dans sa course.
« Alexis ! Arrête de courir dans tous les sens comme ça, tu vas finir par te casser la gueule. En plus, maman t’appelle. »

Elle relâcha son bras tout comme sa mère appelait Alexis et elle put le voir partir, toujours en courant, en direction de la cuisine au rée-de-chaussé. Il était incorrigible ce gamin, mais peut-être qu'un jour, il prendrait une débarque et qu'il arrêterait de courir partout. Pendant qu'elle le regardait dévaler les escaliers à toute vitesse elle se demanda si elle allait retourner se coucher, mais elle savait très bien qu'elle ne réussirait pas à se rendormir, elle décida donc d'aller se prendre une douche rapide pour enlever ce sentiment de lendemain de veille qui lui collait à la peau.

Lorsqu’elle eut terminé tout ça, elle descendit dans la cuisine et se prit une tasse de café. Une chance que dans cette maison, on vouait un culte au café, sinon elle aurait dû attendre une bonne demi-heure avant qu’il soit prêt puisque la machine à café était une antiquité. Alors, qu’elle s’asseyait au comptoir de la cuisine, sa mère la regardait tranquillement tout en faisant le dîner. Elles restèrent toutes les deux ainsi en silence, puisque Halie et Maxim n’avait jamais vraiment eu besoin de mot pour se comprendre.

« Maman … »
« Oui, ma chérie ? »
« Tu crois que je suis prête à déménager à San Francisco ? J’ai quand même que 15 ans … » Cette question trottait dans la tête de Maxim depuis un bon bout de temps. Enfin, depuis qu’elle avait été acceptée à Berkley et qu’elle avait décidé de déménager dans la grande ville. Elle avait toujours été plus jeune que tout le monde, mais elle ne savait pas trop si elle allait être capable de vivre seule comme une adulte.
« Personne n’est prêt pour un tel saut, mais je suis sûr que tu es capable de te débrouiller seule. Puis, tu as ton blackberry, en cas de problème tu appelles. »
« C’est sûr que je vais t’appeler maman. Sinon, t’as besoin d’aide pour faire le diner ? »
« Non, je suis correct pour le moment, mais est-ce que tu voudrais bien faire la table ? »
Maxim répondit par un sourire et se leva pour prendre les assiettes qui se trouvaient dans une armoire tout proche d’elle et elle alla les disposer sur la table. Elle fit de même pour les ustensiles et les verres. Sur demande de sa mère, elle alla chercher son frère et sa sœur qui était tout d’un coup en train de jouer au parc avec des amis. Le diner était loin d’être terminé, mais le temps de les convaincre de rentrer et de leur laver les mains, ils allaient être synchro avec l’arrivée du repas.
À la fin du repas, Bee parti dans sa chambre et se mit à texter ses amies, car contrairement à ce qu’elle a pensé, elle n’a pas été la rejet de la classe très longtemps. Certes son intégration n’a pas été du genre facile, mais dès qu’elle le fut, elle n’a jamais été seule et elle a toujours pu compter sur ses meilleures amies. Seulement, elle devait les quitter puisque la majorité resterait à Crescent City ou partirait pour des universités proches de leur patelin. Tout le reste de la soirée, elle commença à mettre ses choses dans des boîtes puisque dans moins d’un moins, elle allait déménager dans son petit appartement de San Francisco. Certes ce n’était pas proche de Berkley, mais ainsi elle n’aurait pas besoin de déménager après ses études.
Alors, qu’elle mettait les choses les plus inutiles dans une boite, sa vie défila devant ses yeux. Elle se rappela tous les moments qu’elle avait passés dans cette chambre et dans cette maison. Elle se souvint de la fois où elle avait surpris son grand frère, Micheal, en train de lire dans son journal intime ou lorsqu’elle avait passé une nuit entière avec sa grande sœur à regarder des films d’horreurs et qu’ensuite, elle avait eu de la difficulté à dormir pendant deux semaines. Elle avait une tonne de souvenir dans cette maison, mais elle allait devoir les quitter dans peu de temps pour vivre une nouvelle vie.

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